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lOu jO and cO
9 décembre 2005

un label, des artistes

z'êtes plutôt tôt ou plutôt tard ? Allez petite séance de rattrapage pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce label incontournable de la scène française.

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" Dans la discrétion, le label tôt Ou tard s'est forgé une identité forte. Né au sein de la multinationale américaine Warner il y a presque dix ans à l'initiative de Vincent Frèrebeau, il a pris son indépendance en 2002 et accède aujourd'hui à une indéniable maturité. Sa force de caractère tient dans un équilibre tenace entre réussite commerciale et souci d'engagement artistique : un choix revendiqué de travailler avec les artistes dans la durée. Au départ, c'est avec Thomas Fersen, Lhasa de Sela, les Têtes Raides, Jacques Higelin (album Paradis Païens, 1998) que le label a enregistré ses premiers succès. Rejoint par Mathieu Boogaerts, il a su donner leurs chances à un certain Vincent Delerm et à la Nantaise Jeanne Cherhal. Des paris risqués mais plus que réussis... au regard des ventes d'albums. Les derniers entrés dans la maison, Fabulous Trobadors et Bombes 2 Bal, viennent du sud-ouest occitan où la fête revendicative fait danser toutes les générations. De rencontres en retrouvailles, la famille s'agrandit avec Dick Annegarn, JP Nataf (un ancien des Innocents), Franck Monnet, le fragile Bastien Lallemant et Bumcello. Aujourd'hui riche d'une trentaine d'albums, le catalogue de tôt Ou tard allie unité et diversité avec une étonnante habileté. C'est dans cet esprit communautaire que Vincent Frèrebeau a entrepris de réunir tous les talents de son label dans un album de duos accompagné d'un court-métrage qui retrace les étapes de l'enregistrement de ce disque atypique, parfaite illustration de l'éclectisme d'une partie de la nouvelle chanson française.

Tous chanteurs et compositeurs, souvent très connus du grand public, quelques grands artistes se donnent ainsi la réplique en jouant le rôle des autres - une belle leçon d'humilité pour des artistes du "je". En duo le plus souvent, ils s'échangent leurs textes, se distribuent les accompagnements au piano, à la guitare ou au violoncelle électrique. Si le premier album, Plutôt tôt, évolue sur un ton festif, dansant et léger, le second Plutôt tard prend un caractère nettement plus intimiste. Dans cette autocélébration en cercle fermé, des rencontres parfois inattendues (Agnès Jaoui et J.P Nataf) donnent naissance à des inédits laissés longtemps au fond d'un tiroir (Escobar de J.P. Nataf interprété avec Thomas Fersen, Les Apres de Dick Annegarn interprété par Matthieu Boogaerts, Fiancés de Frank Monnet interprété avec Lhasa), et permettent de revisiter des classiques méconnus (Demain demain de Claude Sicre interprété par J.P.Nataf, Matthieu Boegarts et Bombes 2 Bal).

Loin de noyer les talents individuels, toutes ces chansons portent la marque de leurs interprètes. On savoure l'humour cynique de Fersen qui se livre à un délire débordant autour d'un bouton d'acné (Le Bouton). On déguste à grosses goulées la cocasse vivacité des occitans Fabulous Trobadors et Bombes 2 Bal qui croisent dans des thèmes inédits l'engagement des Têtes Raides (Méfie-toi de Christian Olivier interprété ou A l'Ostal). On s'agace des ricanements de Delerm dans Les Bancs de Franck Monnet, et on se délecte (pour ceux qui aiment) de la délicatesse d'un Bastien Lallemant dans une version touchante de L'Espace de Boogaerts. Certaines de ces émulsions à multiples voix sont de vraies surprises. Nanana écrite par Vincent Delerm et chanté avec M.Boogaerts, se moque du face-face entre le journaliste et l'artiste, une interview imaginaire bien sentie. J.P. Nataf, Jeanne Cherhal, Bastien Lallemant se retrouvent autour d'un texte d'une douce sensualité de Christian Olivier Luna, une chanson de jeunesse des Têtes Raides. Autre belle révélation, le duo Lallemant/Françoiz Breut sur un texte de Lhasa De Sela, La Confession. Voilà une compilation ingénieuse et étonnante qui dresse le portrait d'une certaine chanson française par petites touches, d'une façon inattendue et recomposée. "

http://www.fluctuat.net/article.php3?id_article=2639

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" label qualité franche

C'est un petit jardin, non loin du métropolitain. Un petit coin de verdure où les artistes peuvent s'ébattre à leur aise, rêvasser le cul posé dans l'herbe tendre, ou couchés dans le foin avec le soleil pour témoin... Trêve de visions paradisiaques et franchouillardes, le label tôt Ou tard, créé il y a dix ans par Vincent Frèrebeau, a aussi pour mission de vendre des disques. Et le succès d'outsiders comme Vincent Delerm ou Jeanne Cherhal a prouvé que c'était possible, même pour une petite structure dévouée à la chanson dite « de qualité ». La force de tôt Ou tard, par rapport à nombre de ses collègues « indé », c'est une cohésion artistique jamais démentie : des Toulousains Fabulous Trobadors à la Canadienne Lhasa, en passant par le Hollandais Dick Annegarn, qu'ils soient solitaires (Boogaerts, Fersen, Nataf, Lallemant), en tandem (Bumcello) ou en tribu (Bombe 2 Bal, Têtes Raides), tous ont en commun une impertinente liberté. Déployée jusqu'au dévergondage dans ce double CD anniversaire quasi incestueux : une tripotée de duos ou de trios d'artistes du label interprétant des chansons d'autres artistes du label. Accouplements drolatiques (Franck Monnet-Jeanne Cherhal, Boogaerts-Delerm), surprenants (François Audrain-Christian Olivier, Agnès Jaoui-JP Nataf) ou émouvants (Annegarn-Boogaerts). Une réunion familiale aux allures de douce fiesta intemporelle. Mieux vaut tôt Ou tard que jamais. "


Philippe Barbot
Télérama

 

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Il y a dix ans de cela Vincent Frèrebeau s’aménageait un petit coin de jardin au sein d’une multinationale. Avec un peu de terreau humain et une main réputée verte, ce jardinier du disque se mit à cultiver une poignée de semences à l’abri des enjeux macro économiques d’une industrie devenue otage de ses profits. Sans les engrais et les artifices qui augmentent le rendement, mais mutilent le goût, il commença par repiquer des boutures; l’une était un Fersen solitarius ; les autres pouvaient se passer de tuteurs puisqu’on les appelait Têtes Raides. Venu du pays des tulipes, l’Annegarn rendait pas mal non plus. Vincent sema aussi de nouvelles graines qui fructifièrent plus tôt que tard (si bien qu’aujourd’hui la seule idée de croquer un Delerm, de mordre dans une Cherhal, met l’eau à la bouche). La marotte de Vincent en émerveilla certains. Elle rendit d’autres jaloux. Ceux qui avaient oublié combien la France reste éperdument amoureuse de ses jardins secrets. Ceux qui ignorent encore que ce pays est incapable de trouver la révélation divine de l’existence ailleurs que dans les surfaces les plus réduites : une assiette, un lit, un potager, une chanson.

Comme celui de Jacques Dutronc, le petit jardin de Vincent Frèrebeau sent bon le métropolitain. Comme celui de Charles Trenet, il est extraordinaire. On y trouve de tout : de l’orchidée de Nantes, de l’angélique de Garonne, du raisin de Contrescarpe, de la papaye d’outre-mer. Sous le tablier du jardinier se cache souvent un esthète doublé d’un vrai gourmand. Ceux qui connaissent Vincent évitent de le taquiner à propos de cette gourmandise qu’il doit placer sous la surveillance d’incessants régimes. Mais quoi qu’il fasse, c’est elle qui commande toujours. A croire que le plaisir détourné de ses papilles a eu pour conséquence d’augmenter la sensibilité de ses oreilles, car l’album que vous tenez entre vos mains porte la marque d’un incorrigible gastronome. Seul un esprit curieux du mélange des saveurs, de l’imprévisible bonheur de leurs rencontres, a pu imaginer un tel jardin des délices. Ici ce ne sont que merveilleux croisements, hybrides enchanteurs et greffes réussies. Ici se savourent confiture de mélancolie, caviar de passion, grappes de fantaisie et piment de vie.

Le pari était osé. Susciter des duos entre artistes d’un label aussi jeune que tôt Ou tard; les enregistrer sans l’intervention de musiciens extérieurs : difficile d’imaginer concept plus familial, ou plus incestueux. Mais les histoires de famille n’ont pas grand chose à voir avec les histoires de jardin. Est-ce le terrain, l’ensoleillement, la pluviométrie, le changement de lune, la chance ? Toujours est-il que cette génération, dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est exceptionnelle par le talent, a trouvé à l’intérieur des limites imposées, la serre idéale pour des rencontres rêvées.

Signe encourageant : la première séance d’enregistrement, dirigée par Dominique Ledudal au studio Garage, était une adaptation de Luna des Têtes Raides par Jeanne Cherhal, J.P. Nataf et Bastien Lallemant. Un hommage et tout un symbole. En 1992 ce morceau avait amorcé ce qui au final se révélerait un tournant décisif dans l’histoire de la chanson française d’aujourd’hui. Avec elle s’annonçait la floraison d’une nouvelle ramure d’auteurs compositeurs interprètes, débarrassés de l’ombre intimidante des grands chênes (Brassens, Brel, Ferré, Gainsbourg) mais ne souhaitant pas renoncer aux ambitions esthétiques poursuivies par ces incontournables. Ce qui réunit cette classe d’âge c’est de ne plus être les héritiers directs d’une grande tradition et donc de n’avoir reçu en partage que la liberté de s’inventer soi même. Ceci, et le vin de la jeunesse qui ouvre aux autres, explique pourquoi au sein d’une si petite entité se sont mis à circuler autant d’idées, d’envies, de chaleur pour finir par faire de ce disque une corne d’abondance. Lors de cette séance initiale quelque chose se produisit et cette seconde version de Luna donna le signal d’un intérêt, puis d’un engouement général, pour ce projet que certains avaient accueilli avec réserve. Et comme il en va parfois pour les fêtes que l’on boude par principe, les plus rétifs du début se montrèrent les plus enthousiastes en cours de route.

Lhasa dit qu’il y a du bon à « rentrer dans l’univers de l’autre, comme de laisser l’autre rentrer dans le sien .» Elle, comme ses petits camarades de label, a dû ressentir la douce euphorie qu’il y a à se décharger d’une partie de son poids personnel en acceptant d’accueillir une fraction de celui des autres. Pour que cette alchimie réussisse, il fallait que la confiance soit de mise. Beaucoup des gens qui figurent sur ce disque se fréquentent, s’estiment, font parfois de la musique ensemble. Et sans ce noyau dur d’intimes- où se retrouvent Jeanne Cherhal, Vincent Delerm, J.P. Nataf, Bastien Lallemant et Frank Monnet- cette entreprise n’aurait sans doute pu aboutir. Il a fallu que J.P. sache écouter la poésie rugueuse des Têtes Raides ou de Dick Annegarn; que Vincent et Franck soient émus par le chant de Lhasa ; que Bastien se projette dans l’Espace de Mathieu Boogaerts ; que Jeanne rêve de chanter avec Jacques Higelin. Il a fallu que les Bumcello se trouvent le Brésil en commun avec Fabulous Trobadors. Dans chaque chanson s’invite ainsi le charme d’une rencontre, l’amusement d’un jeu musical, le frisson d’un échange. Et dans pareille situation, quand l’admiration, l’affection, ou l’intérêt, pour autrui précède l’estime de soi, il n’est pas rare que s’ouvre la plus rare de toutes les fleurs, celle que l’on appelle le plaisir.

tetes_affiche  bumcellologe1  jpnataf_lampe_big

et le site est là : http://www.totoutard.com/ mais aussi dans les liens de la colonne de droite :)

cherhal_piano  dasilva_tete  fersen_cravate  delerm_rouge2

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Commentaires
T
Je l'ai zaussiiiiii maintenant :p
D
Moi je l'ai :P
V
Ce CD me nargue depuis quelques semaines ^^' À chaque lundi ou je me rend à la librairie/papeterie/disquaire et etc il me dit "Prends moua ! Prends moua" Et je lui fais "Noël approche ! Noël approche :'("<br /> <br /> Vivu tôt ou tard, j'ai bien hâte de l'avoir ce cd :) <br /> Bizous djo
C
Ils Produisent Beaucoup de Gens Que J'aime<br /> <br /> Notamment les Tetes Raides ^^<br /> <br /> et j'aime leur logo en forme de lune
T
Merci beaucoup djo, je viens de découvrir le point écoute de tôt ou tard. Merci, merci, merci. Pour le cd je pense l'acheter ^^ <br /> <br /> Bizous <br /> <br /> Vivu tôt ou tard
lOu jO and cO
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