trois accords
Trois Accords : la recette du succès par Frédéric
Boudreault
Qui ne connaît pas Les Trois Accords, à moins d'avoir passé les derniers
mois dans une caverne ? La formation de Drummondville a en effet vécu un succès
fracassant, alimenté par des bombes radiophoniques comme « Hawaiienne», «Saskatchewan» et «Loin
d'ici». Inconnu il y a encore un an et demi, chouchou des radios
universitaires, le groupe a réussi à s'imposer à un large public de façon tout
à fait indépendante, sans l'aide d'aucune compagnie de disque majeure. Tout un
exploit!
En fait, la liste des réalisations
du groupe au cours de la dernière année donne le vertige. Grâce à la
persévérance de leurs fans, Les Trois Accords ont rallié à leur cause les radios
commerciales, joué devant des dizaines de milliers de personnes au Festival
d'été de Québec et à Woodstock en Beauce, assuré la première partie des Rolling
Stones et joué à Live Aid... Cette année exceptionnelle a connu son apogée lors
du dernier gala de l'ADISQ, d'où le groupe est reparti avec deux trophées.
Lorsque les membres des Trois Accords sont montés sur la scène du Théâtre
Saint-Denis afin de récolter les Félix pour l'album le plus vendu – soulignant
les 180 000 copies vendues du Gros Mammouth Album – et pour le groupe de l'année, c'était
le point d'orgue d'une ascension fulgurante. Sans compter que le groupe remportait
le prix Musique alternative au gala de la SOCAN, le 22 novembre dernier, pour «Hawaiienne».
Le chanteur et guitariste Simon Proulx et ses collègues le
chanteur Olivier Benoit, le guitariste Alexandre Parr, le batteur Charles Dubreuil
et le bassiste Pierre-Luc Boisvert semblent encore éberlués par la tournure des
événements. Maintenant en congé, le groupe commence à saisir l'ampleur du
succès qu'il a vécu. «Honnêtement, c'est spécial, soupire Simon Proulx. On ne
pensait jamais que ça virerait comme ça. C'est hallucinant, un succès comme on
a vécu. Au départ, on espérait un succès comme Les Vulgaires Machins. C'est
certain qu'on en rêvait, mais c'est devenu gros progressivement.»
Aurait-ils pu
imaginer dans leurs rêves les plus fous jouer en première partie des Rolling
Stones ? C'est pourtant ce qui s'est produit en août dernier à Ottawa et à
Moncton. Les Trois Accords ont serré la pince aux papis du rock, qui semblaient
ignorer qui ils étaient... «Ce sont des bons garçons, ils sont très polis. Mais
ils ne nous connaissaient absolument pas. Je ne sais même pas s'ils avaient une
idée de ce qu'on faisait dans la vie. Ils nous ont remercié d'être là. Une
chance qu'on était là, sinon il n'y aurait pas eu grand monde à leur spectacle,
» raconte en rigolant Simon Proulx.
En octobre
dernier, Les Trois Accords ont également mis le cap sur la France, profitant
d'un bouche à oreille favorable sur les ondes des radios collégiales et
universitaires. Le groupe a livré une prestation devant 500 spectateurs dans
une petite salle parisienne. «J'ai l'impression que les gens avaient beaucoup
d'attentes par rapport à ça, pourtant il ne s'est pas passé grand-chose là-bas.
En France, c'est à peu près l'équivalent d'ici il y a deux ans. C'est très
relax.» souligne Simon Proulx. Les Français ont-ils saisi l'humour absurde et
disjoncté privilégié par le groupe ? Simon Proulx avoue franchement que leur
accent québécois a dérangé plus que la tournure de leurs textes. «On ne savait
pas s'ils allaient comprendre notre humour. On était un peu inquiets. En plus,
sur scène, on n'arrête pas de faire des blagues absurdes entre nous. Finalement,
je crois que les gens nous ont compris » explique sur un ton amusé le chanteur
et guitariste.
La formation
ne pense pas mettre beaucoup d'effort sur ce nouveau marché, préférant se
concentrer sur son deuxième album. « On est super occupés ici, s'exclame Simon
Proulx. Les choses continuent au Québec, il n'y a rien qui va arrêter ici pour
qu'on puisse faire carrière là-bas. » Les Trois Accords profitent en ce moment
d'un repos bien mérité après avoir arpenté toutes les régions du Québec. Ils
devraient commencer sous peu à préparer leur deuxième disque, plusieurs
chansons étant déjà en chantier. Simon Proulx affirme que leurs fans ne seront
pas trop dépaysés par le successeur du Gros Mammouth Album, dont la date de
sortie n'est pas encore déterminée. «Le ton absurde va rester, on ne s'en sort
pas. C'est le ton qu'on aime et qu'on veut garder. Ça serait bizarre d'arriver quelque
chose d'autre. Après avoir fait beaucoup de tournée, notre son s'est raffermi.
Il y aura des moments plus rock, ça va tabasser !»
Après un
succès à la fois énorme et subit, les membres des Trois Accords anticipent-ils
cette nouvelle étape avec appréhension? Si on se fie à Simon Proulx, ce n'est
vraiment pas le cas! «On a des fans très ouverts, j'ai l'impression qu'ils ont
la capacité de nous suivre. Ils ont envie d'aller ailleurs. Et c'est ce qu'on a
va faire. Souhaitons que tout le monde reste, qu'on leur a ouvert les oreilles suffisamment
pour qu'ils demeurent avec nous!»
Site web :
www.lestroisaccords.com
Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne
Pour que tu
grimpes en haut des cocotiers
Nous
n'aurions plus eu besoin du laitier
(ha..ha...ha)
Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne
Pour que tu
portes une jupe en osier
Et que tu me
dénudes ces petits pieds
(ha..ha...ha)
Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu soye Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu soyes
J'aurais
voulu que tu soyes
Hawaïenne
Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne
Pour que
nous gambadions sur les rochers
Et qu'a tous
les jours ce soit l'été
Ce
J'aurais
voulu que tu sois japonienne
Que
Mais tu
étais poméranienne
Tu
Amie des
frites juliennes
Es
Ça m'a fait
de la pé-peine
Non
Seulement
mais en
Partie d'où
tu viens
Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne
J'aurais
voulu que tu sois Hawaïenne