plumes vertes
Depuis 2004, Greenpeace sensibilise le milieu de l’édition au rôle joué par l’industrie papetière dans la déforestation. A l’initiative de Plumes vertes, en France comme ailleurs, des auteurs et éditeurs participent activement à la protection des forêts anciennes en choisissant du papier recyclé ou certifié FSC. C’est le cas de J.K. Rowling et son fameux Harry Potter.
C'est la première fois dans l'histoire de l'édition - un des plus gros clients de l'industrie papetière - que des auteurs et éditeurs s'opposent à l'utilisation de papier provenant de forêts anciennes et réclament des alternatives écologiques pour imprimer leurs ouvrages.
L'initiative Plumes Vertes de Greenpeace est suivie par les éditeurs et auteurs des quatre coins du globe, comme Paulo Coelho au Brésil, Isabel Allende au Chili ou encore J.K. Rowling en Angleterre avec le sixième tome de Harry Potter publié en France à deux millions d'exemplaires par Gallimard, sur du papier certifié FSC, label garantissant une gestion durable des forêts.
En France,
Claude Levi-Strauss, Amélie Nothomb, Philippe
Delerm et beaucoup d'autres auteurs accompagnent Greenpeace dans
son initiative Plumes Vertes. Côté éditeurs, après Castor poche chez Flammarion,
Saka chez Casterman, Glénat a publié "120 dessins pour le
climat" sur papier recyclé et Actes Sud réfléchit à son
engagement.
Choisir du papier recyclé ou FSC
L'industrie papetière consomme un
cinquième des arbres abattus dans le monde. Une grande partie de cette
production provient des forêts anciennes de l'Ouest canadien, des forêts
boréales et de plus en plus des forêts du Sud-Est
asiatique.
Mal gérées, les dernières forêts primaires finlandaises sont particulièrement menacées : le pays fournit un quart des exportations mondiales de papier d'impression et d'écriture.
Les pays industrialisés ne représentent que 20 % de la population mondiale, ils absorbent cependant 70 % de la production de papier et leur consommation ne cesse de croître. En France, la consommation a été multipliée par 10 depuis 1950. Un Français consomme chaque année près de deux cents kilos de papier.
Ecologique et
économique, le papier recyclé provient au moins pour moitié de
papiers usagés ou récupérés. Idéalement, il est 100 % recyclé et non
blanchi ou blanchi sans chlore. Si l'on opte pour du papier classique, mieux
vaut choisir un papier FSC, à base de bois de forêts bien
gérées.
Près
de 80 % des forêts primaires de la planète ont déjà disparu, la grande
majorité de ces destructions ne remontent pas plus loin que ces trois
dernières décennies. Les 20 % de forêts originelles restantes sont
dites "forêts anciennes". Il leur a fallu des milliers, voire des
millions d'années pour se développer et elles n'ont jamais été soumises
à l'exploitation industrielle. Elles recouvrent près de 80 % de la
diversité biologique des terres émergées de la planète.
Parce
que près de 20% du papier consommé chaque année dans le monde provient
de ces dernières forêts anciennes de la planète, des dernières forêts
tropicales du Sud-Est asiatique, des lointaines forêts boréales
nord-américaines ou des dernières grandes forêts anciennes européennes
du nord de la Finlande, chaque consommateur de papier a entre ses mains
une partie de la biodiversité de la planète.
L'industrie
papetière, malgré des efforts certains, continue de ne pas s'intégrer
suffisamment dans un modèle de développement durable et de traçabilité.
Si une partie importante des pâtes à papier produites en France est
fabriqué à partir de sous-produits (coupes d'éclaircie, déchets de
scieries) de forêts correctement gérées, en revanche, on estime qu'au
niveau mondial, 17% du bois utilisé par l'industrie du papier provient
des forêts anciennes. Parmi elles, ce sont les forêts anciennes
boréales qui sont les plus touchées : ainsi, plus des deux tiers des
matières premières transformées par les industries papetières
canadienne (deuxième producteur mondial de pâte à papier et quatrième
producteur mondial de papiers et cartons provient de ces forêts). En
outre, les forêts tropicales ne sont pas épargnées; bien au contraire,
elles sont de plus en plus mises à contribution comme source de matière
première.Selon le Syndicat des papetiers, la Copacel, en France, près
de 20% du papier consommé en France provient de régions de forêts
anciennes : Finlande (8%), Brésil (5%), Asie (3,5%), Canada (3%),
Russie (0,5%).
L'industrie
du livre peut jouer un rôle déterminant pour la protection de la
biodiversité, en optant pour une politique d'achat de papiers
n'engendrant pas la disparition des forêts anciennes. Dans cette
perspective, aucun des papiers utilisés pour l'édition en France, ne
doit provenir d'exploitation contribuant à la destruction des forêts
anciennes. Les éditeurs doivent privilégier l'usage de fibres
recyclées. La part des produits papier importés des forêts anciennes,
doit venir de forêts gérées durablement, certifiées par un organisme
indépendant tel que le Forest Stewardship Council (FSC) ou Conseil de
bonne Gestion Forestière. Seul une gestion durable permet d'éviter la
déforestation, seule une certification crédible donne cette garantie.
Pour
les éditeurs, adopter une telle démarche est très clairement un moyen
de se positionner en faveur du développement durable. Cette démarche
volontaire ne peut évidemment que bénéficier à l'industrie du livre, en
lui donnant une image de marque favorable et en permettant d'établir
une stratégie de communication autour de cette approche respectueuse
de l'environnement.
Non, la qualité des papiers recyclés a beaucoup évolué. Aujourd'hui, il n'y a plus de problèmes techniques et il existe des papiers dans toutes les gammes et grammages utilisés pour l'impression. Il existe même des bouffants de très bonne qualité.
Non, le choix du papier recyclé s'inscrit dans une démarche de développement durable, en faisant des déchets papiers/cartons une ressource. Le recyclage des papiers est une industrie d'avenir à forte valeur ajoutée. Par ailleurs, la production de papier recyclé nécessite beaucoup moins de matières premières, une tonne de vieux papiers permet de produire 900 kg de papier recyclé, alors qu'il faut deux à trois tonnes de bois pour obtenir une tonne de papier. En outre, la production de papier recyclé permet d'économiser une quantité importante d'énergie, d'eau et de produits chimiques.
Faux.
Les adversaires du papier recyclé estiment que c'est une industrie
polluante en raison des boues de désencrages du papier, or une grande
partie de cette production se fait sans désencrage. Dans ce cas,
l'encre étant toujours dans le papier, les différentes teintes de blanc
sont réalisées avec un apport plus ou moins important de papier blanc
non souillé par de l'encre, par exemples les chutes des papiers ou des
imprimeur (papier recyclés pré-consommation). De plus, les encres ne
contiennent plus en principe, de métaux lourds comme le plomb depuis
vingt ans, il existe des encres réalisées à partir de pigments végétaux.
Chez
les papetiers qui pratiquent le désencrage, les résidus de cette
opération sont valorisés dans la production de matériaux de
construction pour les résidus minéraux et d'engrais pour les résidus
organiques. Dans le cas de l'incinération des déchets papiers, les
éléments polluants constituant les boues de recyclages sont rejetés
dans l'atmosphère, puisqu'ils ne sont pas intégrés au moment du
processus de recyclage, mais lors de la fabrication du papier et de son
impression.
Pour en savoir plus :
http://www.greenpeace.org/france/campaigns/forets/plumes-vertes-edition-livres
http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/dossier-de-presse-plumes-vert.pdf
http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/nouveau-harry-potter-sortie.pdf