gros mammouth album
je
l'ai trouvé, enfin, si si je vous jure, je l'ai trouvé cet article qui
parle des trois accords du point de vue français et qui reflète mon
opinion sans que j'ai besoin de me contraindre à rédiger, même que je
l'ai trouvé là : http://labosonic.viabloga.com/news/324.shtml et que le voici, le voix là :
(petite
précision cependant, je surligne ce qui me semble important mais la
partie qui parle de -M- à Manu Chao etc., je la minimise car je ne suis
pas d'accord sur ce point-là)
Les trois
accords est un groupe québécois qui gagne largement à être connu. Le
ridicule de leur nom laisse apparaître un énorme sens de la dérision
mais cache (mal) une des règles d'or du rock : nul n'est besoin d'être virtuose pour réaliser des chef d'oeuvres du genre. Les Soni Youth, quand ils reprenaient le Ça plane pour moi
de Plastic Bertrand,
composé d'une seule note, l'avaient bien compris. Trois accords de
guitare sont largement suffisants pour réaliser une bonne chanson voire
un bon album, l'essentiel du rock n'est ni dans la musique, ni dans les
paroles juste dans ce qu'on pourrait appeler l'attitude : une somme de
détails qui font qu'aussi belle que fut la voix d'Elvis Presley, ce fut
son déhanché ravageur et sa coiffure qui firent son succès.
Le gros mammouth album
constitue donc le premier opus de ce groupe qui décline son talent sur
deux axes majeurs : l'énergie et les paroles les plus débiles du monde.
Sur leur disque, s'éparpillent donc une quinzaine de chansons avec des
mélodies simples et efficaces qui font la base du rock : une section
basse-batterie rudimentaire qui fait écho à des déluges de guitare
électrique et parfois un kazoo, instrument mythique de tous les
musiciens qui ne connaissent que trois accords. A ces musiques jamais
simplistes et juste limpides qui constituent le secret des plus grands
s'ajoutent des textes aux rimes riches. Super bon, orchestré
comme une ballade, est une chanson d'amour au romantisme exacerbé « Je
ne comprends pas pourquoi le blanc de dents est aussi grand que
l'océan. »
Hawaïenne débute dans une ambiance yukulélé
avant d'offrir une parodie de hard-rock en règle, avec un chorus
braillé par le chanteur dont on ignore s'il imite un animal égorgé ou Bernie Bonvoisin chantant Antisocial à la grande époque deTrust Lucille,
sous prétexte d'une longue énumération à peine exagérée de symptômes de
l'état amoureux, s'affirme comme une excellente composition. Ho ma jolie est un rock d'une efficacité absolue dont les paroles, plaidoyer pour l'obésité, cachent mal un solo des plus brillants.
Bateau est un exemple de parfaite maîtrise musicale de tous les
codes inhérents au genre : percussions judicieusement placées, guitares
impeccables et refrains en choeur qui restent dans la tête longtemps
après l'écoute. Mais la plus belle chanson de l'album est sans aucun
doute Saskatchewan, nostalgique cri de douleur d'un amoureux trompé, aux faux accents de Red Hot Chili Pepper.
Au
fil de l'écoute de l'album, on hésite entre l'admiration devant les
compositions d'une efficacité redoutable et la consternation due à des
paroles d'un ridicule absolu. Et c'est finalement tout ce qui fait le
charme de cet album. Il a toute les qualités des meilleurs albums de
rock anglo-saxons, dont la force mélodique pousse à reprendre les
paroles sans même le temps de les comprendre.
Ses paroles, aussi
ridicules ou absurdes soient-elles, dépassent de loin le niveau moyen
général du rock Made in France. Supplantés les rigolos, tendance
chanson paillarde, Elmer Food Beat ou les VRP ; battus à plates
coutures, les contestataire à deux sous : Noir Désir ou autres Manu
Chao,
pseudo alter-mondialistes, prompts à contester un système de maisons de
disques omnipotentes mais incapables de survivre sans elles ; les trois
accords sont loin devant les soit -disants rockers calibrés et
formatés, Kyo, -M- ou autres avatars de la télé-réalité, loin devant
tout le monde, ils ont de la classe, de celle des Garçons Bouchers de
la grande époque ou de l'inaltérable Didier Wampas.
Gros mammouth album
est sorti en 2003, ça fait donc déjà un petit bout de temps que les
québécois peuvent se le procurer et s'injecter quotidiennement leur
dose d'hilarité quotidienne en méditant sur des chansons-manifestes
comme Vraiment beau qui dévoile des vérités aussi profondes que : « La soumission n'est pas une option pour ceux qui ont une moustache de champion. ». Les trois accords
commencent à faire du bruit de ce côté de l'Atlantique. Dès à présent,
en prélude à une tournée française qui mérite largement qu'on aille les
voir sur scène, vous pouvez demander leur album à votre marchand
préféré. Parions qu'en l'achetant en ce début d'année 2006, vous serez
parmi les premiers initiés à savoir prononcer correctement le mot
Saskatchewan qui sera sur toutes les lèvres des fans de rock dans les
mois à venir.