mémoires d'une geisha
J'ai donc vu tout à l'heure ce film dont Mik vient tout juste de parler sur son blog. Mon avis est plus mitigé que le sien sur le sujet. :D Il faut dire que ce film a fait parler de lui pour bien des raisons. D'abord ce sont trois actrices chinoises qui interprêtent en anglais les trois geishas japonaises du film, ce qui créa quelques remous et d'ailleurs plutôt du côté chinois que japonais. Mais il faut se souvenir que le film est tiré d'un roman américain et non japonais et qu'il reflète une vision très occidentale du pays du soleil levant. Ensuite si ce film a fait du bruit c'est aussi parce qu'il fut longtemps un projet qu'on a passé de mains en mains, d'un réalisateur à un autre jusqu'à ce que Steven Spielberg lui-même, qui par manque de temps pour le réaliser, en acheta les droits pour en devenir producteur tout en confiant la réalisation à un certain Rob Marshall qui avait, rappelez-vous, fait glorieusement parlé de lui à l'époque de son "Chicago" dont on a déjà parlé sur ce blog-ci auparavant. Enfin ce film a fait parlé de lui en étant nominé 6 fois aux Oscars, et remportant l'Oscar dans tout de même trois catégories et il faut reconnaître que c'est totalement mérité concernant ces trois catégories qui sont :
* Meilleure photographie
* Meilleurs décors
* Meilleurs costumes
Ceci étant dit, il faut savoir que ce film, à la base, aurait dû retracer la vie et l'histoire d'une geisha avec une vue approfondie sur les contraintes imposées par ce métier, ainsi que la disparition lente de cette tradition au profit d'une occidentalisation du Japon. Or, confier une réalisation emprunte de sociologie à un cinéaste qui donne plutôt dans la chorégraphie et la romance, c'est faire le choix de laisser de côté l'historique au profit de la fiction amoureuse. Du coup, on se retrouve avec un comédie romantique (une tragédie romantique ?) plongée en plein coeur d'un Japon répondant parfaitement à la vision occidentale du pays, avec une fin très très Hollywood (genre Da Vinci Code). Vous aurez compris que les fins hollywoodiennes me fatiguent au plus haut point.
Alors c'est un beau film oui. Les actrices sont magnifiques. J'étais déjà fan des trois, je ne peux que souligner leurs magnifiques prestations respectives. L'histoire est belle. Romantique. Pleine de cerisiers en fleurs et d'ombrelles sous la pluie. Mais je reste un peu sur ma faim. Si la première partie du film donne à voir sur la vie d'une apprentie geisha, la seconde plonge tête la première dans le très "fleur bleue" qui n'est pas non plus pour me déplaire mais bon ...
C'est un beau film. Un bon film. Mais c'est loin d'être un chef d'oeuvre global. C'est un chef d'oeuvre de belles images, il faut le reconnaître. C'est pourquoi il me semble opportun de vous laisser avec quelques photos mais aussi avec un article qui reflète mon point de vue extrait de showbizz.net :
Trois ans après «Chicago», Rob Marshall
revient à la réalisation avec «Memoirs of a Geisha», l’adaptation
cinématographique d’un best-seller écrit par Arthur Golden. «Memoirs of
a Geisha» promettait de lever le voile sur cette tradition séculaire en
démystifiant la nature de cette vocation. Or, Rob Marshall n’est pas
tout à fait parvenu à ce but offrant plutôt un mélodrame doté d’un
esthétisme somptueux plutôt qu’un drame sociologiquement satisfaisant.
Le projet, qui devait d’abord être réalisé par Steven Spielberg,
était en développement depuis plusieurs années et les noms d’autres
réalisateurs ont été attachés au projet dont celui de Spike Jonze.
Steven Spielberg est toutefois resté attaché au film comme producteur.
Le film débute à la fin des années 20 alors que Chiyo (jouée par
Suzuka Ohgo), une jeune japonaise aux yeux bleus, est vendue par sa
famille à une maison de geishas de Kyoto. Le caractère de Chiyo est
loin d’être docile et la jeune fille ne pense qu’à s’évader pour
rejoindre sa soeur qui a été également amenée à Kyoto. Même si elle
n’est pas encore une femme, Chiyo provoque déjà la jalousie de
Hatsumomo (Gong Li) qui voit en elle une rivale. La tenancière de cette
maison de geishas (Kaori Momoi) ne parvenant pas à calmer le
tempérament insubordonné de Chiyo, elle décide de cesser d’investir
dans son éducation et de la prendre comme esclave de la maison. À la
même époque, Chiyo rencontrera un homme aisé (Ken Watanabe), qu’elle
surnommera le président, et qui la réconfortera par un bel après-midi.
Cette rencontre sera déterminante en elle puisque Chiyo tombera en
amour avec l’homme et cherchera par tous les moyens à le revoir.
Au cours des années, Chiyo attirera l’attention de Mameha (Michelle
Yeoh) qui verra en elle tout le potentiel d’une future geisha. Mameha
prendra le pari de faire de la jeune fille une geisha accomplie en
promettant de payer toutes les dettes de Chiyo à la maison avant son
vingtième anniversaire. La jeune Chiyo prendra alors le nom de Sayuri
(Zhang Ziyi) et Mameha supervisera son entraînement qui sera teintée de
succès et qui suscitera la colère et la haine de Hatsumomo. La
virginité de Sayuri sera mise aux enchères suscitant la convoitise des
hommes les plus aisés de Kyoto dont le Dr. Crab (Randall Duk Kim) et
l’industriel Nobu (Koji Yakusho), le meilleur ami et partenaire du
président, alors que Hatsumomo tentera de nuire à la réputation de
Sayuri.
Si «Memoirs of a Geisha» se distingue par sa réalisation soignée,
sa direction photographique somptueuse, sa musique prenante
(gracieuseté de John Williams), le film ne parvient pas à s’illustrer
autant du point de vue dramatique. «Memoirs of a Geisha» parvient à
esquisser sommairement, dans la première moitié du film, les exigences,
les contraintes et les conventions entourant le métier de geisha
donnant une certaine idée de la profession. Toutefois, la rivalité
entre Sayuri et Hatsumomo ainsi que l’histoire d’amour secrète qui va
se créer entre le président et Sayuri vont prendre rapidement le dessus
laissant ce portrait à moitié achevé.
Alors que le paroxysme du film aurait dû être le déclin de cette «
tradition», aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, annonçant la
dégénérescence d’une profession séculaire et l’occidentalisation d’une
culture qui était restée relativement hermétique aux influences
étrangères, le film passe rapidement par-dessus ce volet pour emprunter
plutôt la voie d’un dénouement sentimental convenu.
Du côté des interprétations, les principaux protagonistes du film
offrent des performances honnêtes et maîtrisées. Si Zhang Ziyi et
Michelle Yeoh supportent bien le film sur leurs épaules, il faut
également souligner l’effort de Gong Li, dans le rôle d’Hatsumomo, qui
est particulièrement convaincante dans ses sentiments malveillants.
Soulignons aussi la performance de Koji Yakusho qui offre également une
interprétation intéressante dans la peau de l’industriel Nobu.
«Memoirs of a Geisha» est plus une histoire d’amour quelconque
qu’un portrait exhaustif de la profession de geisha. Heureusement,
l’ensemble est rehaussé par des interprètes de qualité et une
réalisation soignée qui facilite la digestion. Sans être le film
attendu, «Memoirs of a Geisha» offre tout de même de bons moments.
En résumé, si vous êtes fans des trois actrices et de belles images de kimonos ou de cerisiers, allez-y. Sinon, ça pourra attendre la diffusion télé :) Et si vous hésitez, je vous conseille la critique de Télérama que je ne mets pas ici mais que vous retrouverez facilement sur leur site en lien dans la colonne de droite.
Pour moi c'est l'heure de dormir et de voguer encore quelques heures en rêve dans ce joli pays des Geishas. :)