Barbe-Noire, dimanche soir sur France 2

13 décembre 2005

Barbe-Noire, dimanche soir sur France 2

Pendant deux ans, au XVIIIe siècle, Barbe Noire sème la terreur au large des côtes des colonies britanniques du Nouveau monde: il pille, défie la Couronne et construit brillamment sa légende, pour devenir le plus célèbre des pirates.

"La véritable histoire de Barbe Noire", un docu-fiction réalisé par Richard Dale, retrace avec panache la carrière fulgurante d'Edward Teach, qui s'attaque aux galions les plus imposants en 1717 et 1718. Il sera diffusé le 18 décembre sur France 2, à 20H50.

Traques des navires, abordages, coffre bourré d'or, tripots des Caraïbes...tous les ingrédients de la grande aventure sont restitués avec brio. Mais le film fait aussi preuve de la rigueur historique propre aux docu-fictions estampillés BBC, l'un des principaux coproducteurs du film.

L'équipe s'est appuyée sur de nombreuses sources. Carnets de bord, minutes des procès de l'équipage, documents officiels tels que la proclamation du roi George 1er interdisant la piraterie, récits de marins, peintures et plans des bâteaux de l'époque ont permis de coller à la réalité de l'époque et de reconstituer jusqu'aux cordages des sloops utilisés par les pirates.

"C'est une fiction qui s'appuie sur la réalité, un film qui raconte la vie de Barbe Noire. Tout est vrai", explique Richard Dale, réalisateur britannique et auteur remarqué de "D-Day, leur jour le plus long" et "Le mystère Otzi".

Le film suit le récit d'Israel Hands, second de Barbe Noire, l'un des rares rescapés de l'équipage, qui finira sa vie dans la mendicité à Londres.

Pas d'interventions d'experts - contrairement aux précédentes réalisations de Richard Dale- mais la réalité historique est respectée, assure Richard Dale.

Edward Teach est né vers 1660, à Bristol (Angleterre). Il devient corsaire (à la solde de la Couronne britannique) puis capitaine d'un équipage de pirates en 1717. Il sait lire, écrire et est doté d'une intelligence et d'un charisme hors du commun.

La complexité de cet homme, à la fois courageux, peu enclin à tuer gratuitement, provocateur (les barbus de son temps étaient les punks d'aujourd'hui), mais aussi cruel et jusqu'au-boutiste, rend difficile tout jugement moral. Barbe Noire apparait surtout comme soucieux de marquer l'histoire.

Par delà ses aventures apparait en filigrane la vie des colonies britanniques au début du XVIIIe siècle, période où se produit "un véritable virage dans la construction de cet empire", selon Richard Dale.

L'activité des pirates, "jusqu'alors tolérée, voire encouragée" par le pouvoir naissant dans les colonies, est de plus en plus réprimée à mesure que ce pouvoir s'installe et se renforce, explique le réalisateur.

Comme souvent dans l'histoire, lors de la constitution d'empires et de luttes entre de grandes puissances, arrive un moment où l'on n'a plus besoin des têtes brûlées, ajoute-t-il, comparant les pirates d'antan aux moudjahidines d'aujourd'hui.

Ce film est aussi une course funèbre car l'on sait très vite que l'aventure s'achèvera par la mort du principal protagoniste et de ses compagnons.

"Aveugles et fous nous étions au début de cette aventure. Mais alors que certains se contentaient d'or, de femmes et de rhum, nous avons gardé le cap. C'est pourquoi on ne nous oubliera jamais", déclare, mélancolique, Israel Hands.

Par Frédérique PRIS

Alors tous devant la télé dimanche soir ! Et même télérama, avare de critiques sympathiques d'ordinaire, a mis : "nous avons beaucoup aimé" et parle de "reconstitution spectaculaire et rigoureuse de la piraterie".

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